Le problème du mari immature c'est souvent avant tout le problème d'être une femme forte ! Parce que pour que l'un paraisse immature, il faut que l'autre ait l'impression de trop l'être, et cela n'arrive que pour une seule raison : vous êtes une femme forte !.
Alors plutôt que de parler de lui, je vais vous parler de vous, et ensuite lorsque vous vous sentirez à l'aise dans votre force, nous parlerons de lui :).
On nous a vendu un mythe. Celui de la femme libérée, indépendante, puissante parce qu’elle travaille, parce qu’elle gagne sa vie, parce qu’elle n’a besoin de personne. Mais dans les faits, beaucoup de femmes “fortes” sont épuisées, coupées d’elles-mêmes, en surcharge mentale et émotionnelle.
Et si on avait confondu puissance et performance ?
Et si, pour retrouver leur vraie force, les femmes d’aujourd’hui devaient justement s’autoriser à être faibles… et à demander de l’aide à leur mari ?
Et si, en apprenant à demander de l'aide à leur mari ces femmes-là pouvaient enfin se rendre compte que ce n'est pas leur mari qui est immature, mais elle qui ne savaient pas leur laisser l'espace de la maturité ?
1. l'héritage : la fausse libération des femmes – la vraie révélation de leurs compétences
En 1965, une révolution s’est jouée : les femmes ont eu le droit d’avoir un chéquier, un compte en banque, un emploi sans autorisation du mari. Mais cette “libération”, on l’a faite à moitié.
Nous avons eu des mères qui ont vécu 1965 comme étant la libération de la femme qui avait enfin le pouvoir de l’autonomie. Mais, ces femmes-là, ont eu la double peine.
C'est-à-dire qu'on leur a dit « c'est bon, vous avez un chéquier, et un compte en banque, vous avez le droit de travailler, maintenant, soyez heureuses ».
Mais on a oublié de dire : « Messieurs, nous allons assister à une redistribution sociale et culturelle des cartes dans lesquelles vous devrez partager les difficultés du foyer avec votre femme de façon à lui libérer du temps pour pouvoir aller travailler en paix. »
Les femmes de 40 ans de 2025 ont grandi la tête farcie d'une indépendance financière féminine qui sauverait la femme, parce que leurs mères ont souffert de travailler mais de ne jamais se sentir libres car elles ne gagnaient pas assez pour l’être et ne savaient pas dire stop pour sortir de l’esclavage du foyer.
Nous payons aujourd’hui les peurs de nos mères, leurs difficultés à survivre face à la double peine et leur aveuglement face à cette fausse promesse.
On a donné des droits… sans jamais rééquilibrer ni les devoirs ni les savoirs.
Personne n’a dit aux hommes qu’il allait falloir partager les charges du foyer. Personne ne leur a appris à être partenaires d’une femme qui travaille.
Mais, personne n’a non plus, dit aux femmes, mesdames les hommes ont des centaines d’années d’avance d’expérience sur vous en termes d’affirmation de soi, et d’expression de ses besoins, il va falloir que vous preniez le temps de rattraper ce retard avant d’être jetées dans l’arène de l’activité économique.
Alors les femmes ont dû tout apprendre à faire en même temps : travailler, s’occuper des enfants, gérer la maison, rester désirables. Et en plus… sourire. C’est pour cela qu’elles sont les pros du multitasking, et de l’organisation : elles n’ont tout simplement pas eu le choix et depuis 1965 elles ont cumulé de nouvelles aptitudes que les hommes, pour le coup, n’ont jamais eu l’occasion d’acquérir : être sur tous les fronts de l’émotionnel à la stratégie !
Et c’est aussi pour cela que, paradoxalement, les hommes se sentent largués aujourd’hui : les femmes ont depuis 60 ans appris à développer une nouvelle forme de savoir à laquelle ils n’ont pas eu accès.
Mais personne ne domine personne, car l’homme qui ne tend pas la main à sa femme vit aujourd’hui un mariage malheureux et la femme qui s’enorgueillit de ses capacités vit aujourd’hui un mariage malheureux.
2. Le mythe de l’indépendance qui sauve les femmes
On a farci le cerveau des filles avec une injonction : “Sois indépendante. Ne dépends jamais d’un homme. Sinon tu souffriras.”
Mais dans mon cabinet, je vois quoi ? Des femmes actives, brillantes… vidées. Et parfois, des femmes au foyer… rayonnantes.
Pas parce qu’elles ne travaillent pas. Mais parce qu’elles ont appris à poser des limites, à ne pas culpabiliser, à se choisir.
En fait, être une femme active ne vous sauve de rien.
Il vaut mieux être une femme au foyer bien dans sa tête, qui sait s'épanouir dans son foyer, qui sait dire non, qu’une femme active pressée comme un citron entre son boulot et son foyer. Je sais c’est choquant ; mais voilà le secret ; cette femme-là conservera toujours son mari car bien qu’elle ne travaille pas, elle a la capacité de savoir définir son cadre de vie et ses objectifs en se laissant une place de femme. Elle sera toujours à l'abri car elle sait se faire respecter par son conjoint. Elle a des loisirs, elle prend du plaisir à s’occuper de sa famille et à organiser sa vie de femme, elle a compris très vite que son partenaire était un coéquipier et non pas un adversaire de compétition sur le financement du budget familial.
Alors que la femme active en lutte de répartition égalitaire des tâches, qui peine à se faire respecter, n’écoute pas ses besoins, ne sait pas les exprimer et devient le godzilla de la maison. Elle a beau être un exemple de réussite et de perfection, elle risque de finir par aussi créer un phénomène d’allergie et tout autant repousser son conjoint que le dégouter du mariage.
Aujourd’hui les femmes actives sont rarement indépendantes : elles sont enchainées au besoin égalitaire de contribuer à charges égales au foyer. Beaucoup s’usent dans cette quête, et ce sont les moins capables de s’exprimer qui souffrent et que l’on entend.
Celles qui ont la capacité de faire une négociation de salaire à la hauteur de leurs compétences n’ont rien à revendiquer, elles paient une femme de ménage et un coach privé. À l’époque où je vivais à Paris en tant que Planneur Stratégique en agence de communication j’avais négocié un quatre-cinquièmes avec un salaire net d’environ 4800 euros par mois. J’avais le temps de m’occuper de moi et de mon fils, la possibilité de payer la soulte de mon appartement à mon divorce, d’avoir des loisirs, une nounou et de commander des repas livrés à domicile. Je n’avais aucun problème à me définir et je ne ressentais pas d’injustice, j’étais mieux payée que beaucoup d’hommes avec un avantage de mère célibataire qui finissait à 18h, je n’avais pas eu de problème à faire ma négo et encore moins à gérer mon divorce. Bien que je n’eusse pas encore fait tout le chemin parcouru aujourd’hui je sais aujourd’hui que je portais en moi le terreau de l’affirmation de soi, je n’avais juste pas encore compris réellement comment être aussi bonne dans le perso que dans le pro.
Malheureusement pour beaucoup de femmes « actives » qui n’ont pas la capacité de réellement s’affirmer aujourd’hui, c’est l’effondrement du rêve de statut, de sécurité ou de fierté.
C’est souvent une pression de plus :
• Pression de réussir.
• Pression de ne jamais demander.
• Pression de toujours compenser.
Et nous arrivant au dernier volet de la double peine.
Compenser comment ? En se sur-adaptant. En culpabilisant.
En regardant leur estime d’elle-même s’effriter.
Et bien souvent aussi, en payant parfois avec du sexe la sensation d’avoir le droit de ralentir.
Beaucoup de femmes vivent cette équation toxique : “Si mon mari paie plus que moi, je suis redevable. Donc je dois lui donner quelque chose.”
Et cette chose, trop souvent, c’est leur corps.
Voilà comment la boucle de la pilule et du droit du travail se boucle. La femme est libre de travailler mais elle devient aussi disponible pour donner de son corps « sans limites ».
Il n’y a plus de limites car elle se sent sans cesse redevable car son travail n’est pas à la hauteur de ce qu’elle attend et qui, au lieu de la rendre fière, lui renvoie un échec. Elle a l’impression de ne pas avoir le poids-pouvoir nécessaire dans le couple pour s’affirmer et contrebalance sa « faible » participation en compensations sexuelles.
Toujours disponible, libérée des problèmes de fertilité, elle peut assouvir à l’envie les besoins de son conjoint taciturne qui se sent d’une part, délaissé par cette femme sur tous les fronts et souvent, d’autre part, « embarrassé » par cette femme qui ne se satisfait pas de ce qu’il apporte dans le foyer.
En consultation de sexologie, nous abordons bien souvent cette facette oubliée de la difficulté à poser ses limites et avoir une belle estime de soi. Le pouvoir du corps d’une femme lui permet de retrouver un peu de poids dans une relation, ou l’enferme dans une culpabilité supplémentaire et une notion de dû.
C’est amusant finalement qu’il n’y ait eu que 2 ans d’écart entre la légalisation de la pilule en 1967 (alors qu’elle existe depuis 1956) et la liberté des femmes à travailler et avoir un compte bancaire sans autorisation de leur conjoint en juillet 1965…
Certains diront qu’une liberté (dans le travail) en a inspiré une autre (dans la vie privée), d’autres diront qu’une liberté (s’absenter du foyer et délaisser son époux) a nécessité une contrepartie (devenir disponible, sans entraves, pour répondre aux besoins dudit mari délaissé).
Voilà comment les femmes ont petit à petit contribué, à leur insu, à construire et défendre un système dans lequel elles sont toujours perdantes.
Le vrai sujet n’est vraiment pas d’être l’égal de l’homme, le vrai sujet est bien d’apprendre à prendre sa place sans se sentir redevable de quoi que ce soit. Et pour ce faire il y a une condition unique et nécessaire : construire une équipe avec son partenaire. Car dans une équipe on ne compte pas les points, on ne crée pas de logique transactionnelle dans l’amour et surtout on s’entraide.
4. Apprendre à recevoir (et à faire confiance)
Moi aussi, j’y suis passée. Quand j’ai ouvert mon cabinet, je ne gagnais pas assez pour payer la moitié des charges du foyer.
Mon compagnon, lui, a pris le relais, au début, sans rien demander.
Et pourtant, j’avais honte. J’avais l’impression de régresser de 60 ans.
Il fallait que j’accepte de travailler sans rien gagner, juste pour construire une méthodologie, réfléchir à un business model, tester des formats de rdv et des systèmes de rémunérations.
Il y a eu des disputes terribles où les reproches m’ont assommée.
Au plus j’avais honte, au plus je râlais de ne pas y arriver, de ne pas avoir les moyens, au plus je donnais l’image d’une femme ingrate, on m’aidait et j’étais malheureuse.
Pourquoi ?
Parce que j’étais tombée dans cette peur que je ne connaissais pas avant : dépendre financièrement d’un homme. Cette peur est tellement puissante et elle m’a été transmise de façon si insidieuse que je n’en n’avais pas conscience. J’avais un besoin de me sentir forte et dominante que mon statut parisien et mon salaire nourrissaient à mon insu. Mais le jour où j’ai dû regarder en face ma capacité à faire confiance à un homme je me suis rendue compte du désastre. J’ai aussi compris pourquoi mon mariage avait échoué.
On nous a tellement appris à être des femmes fortes que nous ne savons tout simplement pas être en confiance avec un homme si nous n’avons pas les cartes en mains.
Ce fut une période horrible de mon arrivée à Marseille, je débarquais de Paris encore toute fière de ma carrière et de ce que j’avais accompli. Et ici, à Marseille non seulement je n’étais rien, mais en plus je n’avais plus rien.
Lui, de son coté, entendait que je lui en voulais de ne pas gagner plus, que je ne pouvais plus avoir mon train de vie parisien.
Moi je ne faisais que me plaindre de moi-même.
Mais la mécanique de la communication dans le couple est ainsi faite que si on ne sait pas être heureux et remercier l’autre, alors tout ce que l’on dit devient une critique.
Et, en effet, cela a fini par se retourner contre moi. Il m’a accusée de ne pas être à la hauteur et de profiter de lui sans dire merci.
Et j’ai franchement cru que nous allions nous séparer.
Et c'est pendant cette période que je le trouvais le plus immature ! Parce qu'au plus je voulais me convaincre de mon statut de femme autonome qui sait tout et peut toute faire (alors que j'avais un profond besoin d'aide) au plus il se désengageait et avait des réflexe enfantins !
Mon manque de capacité à avoir confiance en lui en étant vulnérable a provoqué son immaturité croissante.
Lorsque nous nous sommes rencontré j'avais confiance mais en creux... Juste parce que j'avais mon parachute doré.
Mais un jour tout a changé.
J'ai appris a avoir confiance sans parachute.
J’ai appris à lui dire merci. Pour de bon.
J’ai appris à lui faire confiance, à remettre vraiment ma vie et celle de mon fils entre ses mains.
Il m’a fallu du temps pour comprendre que j’avais de la chance.
La chance d’avoir un homme qui m’offrait un temps de rattrapage, pour créer mon activité sur mesure, selon mes rêves, à mon rythme.
C’est là que j’ai compris : la vraie liberté ne vient pas toujours d’un chéquier.
Parfois, elle vient d’un espace sécurisé, offert par quelqu’un qui nous aime assez pour ne pas demander de contrepartie.
Et, là, le sujet, c’est d’accepter que l’on a besoin de cet homme, que cela ne fait pas de nous une femme soumise ou arriérée, cela fait de nous une femme honnête et reconnaissante.
Parce que si on ne l’accepte pas, alors, la mécanique perverse reprend le dessus et l’homme cherche à nouveau à exercer son pouvoir car il se sent trahi par cette femme qui ne lui fait pas confiance.
Alors non, une fois que l’on découvre ce versant de la relation, on ne dit toujours pas merci avec un acte sexuel. C’est bien plus intéressant, à ce moment-là, car la sensation de confiance et l’esprit d’équipe opèrent de concert pour créer un espace à l’intérieur duquel le désir devient naturel et fluide car la confiance est absolue et donc l’ouverture à l’autre plus saine et facile.
5. Retrouver la puissance à travers la vulnérabilité
Être une femme forte, ce n’est pas tout faire seule.
C’est savoir quand s’arrêter. Quand demander. Quand dire non.
C’est refuser l’acte sexuel quand il est motivé par la peur d’être redevable.
C’est refuser de porter seule le foyer sous prétexte qu’on vous a “libérée”.
Vous avez le droit d’être fragile. Vous avez le droit d’avoir besoin.
Et surtout : vous avez le droit d’aimer un homme qui vous soutient… sans en attendre un dû.
Depuis l'enfance, nous avons toutes, les femmes de la quarantaine aujourd’hui, des mamans, qui nous ont farci le crâne à coup de « tu dois être indépendante, tu ne dois pas dépendre d'un homme », parce qu'elles-mêmes, ont été prises au piège de quelque chose qu'elles ne comprenaient pas.
Elles n'ont pas eu la place d'être fragiles.
Elles n'ont pas eu le droit d'être fragiles.
On leur a dit, sois heureuse, tu peux travailler. Sois heureuse, et tais-toi.
À aucun moment, en revanche, on ne leur a dit : « comme tu travailles, le zozio qui est à côté de toi, lui aussi sa vie va changer, il va falloir tout rééquilibrer dans la maison. Puisqu’une pièce du système change, tout doit changer ».
Personne n’a dit cela. Pourtant la pensée systémique avait déjà émergé à Palo alto depuis 1950, les notions de systèmes existaient en biologie et en politique, mais personne n’a imaginé que le système du couple risquait de trébucher fortement avec une telle modification.
C'est terrible parce qu’en 2025 les femmes sont prisonnières de cela, parce qu'elles ne s'en rendent pas compte, parce que personne ne leur explique, parce que toutes les communications vont dans le sens d’un féminisme désinstitutionnalisé qui fabrique de la révolte et du malheur pour les femmes et pour les hommes.
C’est un féminisme qui est devenu un féminisme « culturel » qui vient positionner des combats politiques entre la chambre à coucher et la salle à manger sans prendre en considération le désastre au-delà du patriarcat. Le sujet n’est pas un écrasement des femmes par les hommes, c’est quand même beaucoup plus fin que cela. Le sujet c’est l’ignorance des compétences nécessaires qu’une femme doit acquérir pour être en capacité de s’exprimer, s’affirmer, poser ses limites et pouvoir vivre en confiance avec un homme qui est son co-équipier.
Ce sujet me passionne, j’ai donc voulu comprendre ce qui rend vraiment les femmes « libres », ce qui crée un couple épanoui, ce qui permet à la femme de vivre enfin au lieu de survivre. J’en ai fait mon sujet de mémoire de fin d’étude « Femmes ou épouses ? » il questionne le chemin que les femmes doivent prendre pour sortir de la lutte et pouvoir enfin trouver leur place.
J’y développe une théorie sur la femme active professionnellement et la femme active personnellement, les attributs de chacune, et les méthodes pour apprendre plus vite et rattraper son retard.
Conclusion : une véritable femme forte n'a jamais de conjoint immature
Être une femme forte et indépendante ne nécessite pas de se lancer dans un sprint vers la sur-adaptation, et l’égalitarisme absurde ou la réciprocité dans un univers d’hommes.
Bien au contraire, une femme forte est une femme qui a un confiance absolue en son homme car elle a une confiance absolue en elle-même et qu'elle sait que sa valeur ne dépend ni de son revenu, ni de son tour de taille.
C’est un mouvement de rééquilibrage qui doit aujourd’hui s’ouvrir à une nouvelle parole :
Celle des femmes qui veulent vivre, pas survivre.
Celle des femmes qui veulent aimer sans compenser.
Celle des femmes qui accèdent à leur tendresse tout autant qu’à leur force.
Celle des femmes qui osent enfin dire :
“J’ai besoin de toi. Pas parce que je suis faible. Mais parce que je choisis de te faire confiance ».