On pense souvent que la charge mentale est un sujet féminin, mais c'est une grave erreur. La charge mentale masculine est méconnue et s'illustre à travers différents comportements dit "masculins" mais que certaines femmes vivent aussi. Le meilleur moyen de les comprendre c'est de mieux analyser les notions de travail et de loisir dans le couple.
La charge mentale est plus forte dans les foyers où la notion de loisirs est extrême ET détachée du couple.
Par “extrême” j’entends ; dans la proportion de l’organisation du temps, soit en excédent soit en déficit.
• Pas de loisir du tout => TV ou écrans en activité principale = legume sur canapé => perte de vitalité et d’intérêt pour s’occuper de la maison.
• Besoin de loisirs en fréquence et/ ou en diversité => absence de la maison trop fréquente et prolongée pour s’en occuper (+fatigue au retour).
Lorsque le loisir n’est pas perçu comme un équilibre mais comme une compensation qui permet la survie au travail : il devient un excès. Il permet à la personne de supporter son quotidien plus qu’à en profiter et le célébrer.
Le vide (émotionnel en terme de conscience de soi et d'estime de soi) laissé par le temps non travaillé est comblé plus qu’utilisé.
Le problème c’est que le cerveau vous dira toujours “ j’ai besoin de mes loisirs pour mon équilibre”... Parce que nous sommes bien souvent dans le leurre de nos comportements lorsque ceux-ci sont mauvais ( sinon on arrêterait) ; on va donc croire que ce temps de loisir nous équilibre alors qu'il masque notre manque d'équilibre (oui je sais c'est affreux).
Dans les deux cas, on fait face à des personnes qui ont du mal à trouver un sens et une valeur à ce qu’ils font et "qui" ils sont en dehors du travail.
• Pour les personnes en déficit de loisir : une problématique de manque d’estime de soi associée à un besoin de contrôle important.
• Pour les personnes en excès de loisir : un manque d’estime de soi associé à un besoin de se sentir important.
Certaines personnes vont cumuler les deux : beaucoup de TV / écrans à la maison + des activités en dehors de la maison (souvent) sans le conjoint, tout simplement parce qu'ils conjuguent les deux problèmes dans leur développement affectif, un besoin de contrôle ET de se sentir important (hashtag je suis un manager ambitieux, un patron qui aime les organisations pyramidales, un supérieur qui est aussi un parent tyrannique... donc oui ça fait beaucoup d'hommes de votre entourage ET de plus en plus de femmes).
La question à se poser est celle du “pourquoi” au sens de “dans quel but”?
Dans quel but cette cascade d’activité ?
Dans quel but ce besoin d’écran ?
Dans quel but ce besoin de s’isoler du conjoint ?
Pourquoi faire ?
Quelle peur ? Que va-t-on me demander si je reste ou si j’ai l’air disponible ?
Pourquoi est-ce intolérable pour moi de répondre à cette demande ?
Pourquoi c’est trop ?
Si la réponse c’est “pour souffler”, “ pour me détendre” c’est que le travail pose problème. Le travail provoque un état de déséquilibre profond chez la personne qui sur-compense avec un rapport au loisir déséquilibré.
Si le travail vient nourrir l’ego ou n’apporte pas de sens profond à votre vie, il faut une sacrée dose de conscience et d’amour en contrepartie pour pouvoir évacuer les conséquences négatives de cette situation sur votre mental et mener une vie équilibrée une fois le pas de la porte passé.
En conséquence la personne va assumer qu’elle s’investit suffisamment pour son foyer à travers ce travail prenant, éreintant, épuisant, stressant, accablant. Qu’elle donne tout à son foyer à travers ce “don” de travail, et qu’elle a bien le droit de souffler un peu. Donc les corvées une fois rentré c’est la demande de trop ! La personne peut même aller jusqu’à une forme d’aveuglement, son cerveau “refuse” de voir qu’il y a des choses à faire, refuse de voir les besoin des enfants, refuse d’entendre les enfants qui pleurent, refuse de voir l’autre épuisé.
Pourquoi le problème touche plus les hommes?
Parce que salaire souvent supérieur = don de soi supérieur.
Parce que travail d’ego ( ambition) = moins de sens que travail de passion ( plus féminin). Et qu’ici le problème c’est l’ego.
Et lorsque la femme est aussi ambitieuse ?
Ça explose parce qu'elle rejette tout autant la charge mentale que l'homme mais se retrouve prise au piège de sa capacité à ne pas contrôler le foyer... Car contrôler c'est faire ou faire faire. Si l'homme ne fait pas et qu'elle ne peut pas le contraindre à faire, alors elle va faire à contre coeur et développer un sentiment qui peut aller jusqu'à une forme de haine. Pourquoi se sent-elle obligée de faire ? Une longue histoire d'atavisme et de culture, mais ceci est un autre sujet que vous pouvez découvrir sur mon compte insta ici).
Et lorsque la femme est en quête de sens ?
Ça explose. Car elle ne comprend pas le manque de sens de la situation de son conjoint et n'arrive pas à lui faire comprendre non plus. Elle se retrouve interdite. Alors elle va faire à contre coeur et développer un sentiment qui peut aller jusqu'à une forme de haine.
Et du coup c’est celle qui explose qui a besoin de dire stop, donc c’est elle que l’on entend se plaindre.
L’accompagnement de ceux ( et celles) qui veulent sortir de ce piège :
Travail sur l’estime de soi et l’ego.
Travail sur la notion d’amour, de réciprocité et d’attente.
Travail sur la notion de besoin, d’expression du besoin, et de frustration.
Travail sur la notion de plaisir, de récompense et de joie.
Troubles sexuels possibles associés :
Perte de désir chez la femme et chez l’homme.
Éjaculation prématurée chez l’homme.
Remerciements : J'ai écrit cet article suite à une merveilleuse conversation avec ma consoeur Florence Poupon, nous vous proposerons bientôt un entretien croisé à ce sujet.