J'ai moins de libido que mon partenaire

La recherche de réconfort sexuel apparaît très souvent lorsque vos traumas du passé vous poussent à utiliser votre sexualité pour vous sécuriser. La sexualité devient alors une sorte de doudou, le problème c’est qu’elle n’engage pas que vous…

 

Très souvent j’accueille des couples qui utilisent la sexualité de façon anxiolytique. La personne qui en abuse me dit qu’elle ne veut pas se masturber, qu’elle veut être avec l’autre. Sauf que ses demandes ne concernent qu’elle, et que l’autre a bien senti qu’il n’était qu’un objet de réconfort dans cette situation à sens unique. 

 

Lorsque la sexualité devient une demande pesante et qu’un seul partenaire la réclame : elle sert en fait à demander du réconfort.

Sauf qu'il aurait fallu demander un simple câlin, un hug, un "serre moi s'il te plait dans tes bras". Mais la personne en souffrance ne sait pas faire ou demander de câlin et n'a pas compris le pouvoir du câlin. Alors, à la place elle demande "du sexe".

Pour cette personne, le réconfort de l’acte sexuel est identique à celui du câlin. Le hic c'est que cette personne n’a pas été initiée au câlin, à l’idée de se sentir en sécurité au contact de l’autre, à la confiance qui infuse dans le câlin.

En revanche, elle a ressenti cela pendant l’acte sexuel, et inconsciemment, elle utilise sa sexualité pour se rassurer au lieu de l’utiliser pour partager un joli moment à deux. 

 

Par exemple, des moments de retrouvailles après une séparation professionnelle sont des moments où vous ressentez le besoin de vous « ruer » sur l’autre pour vous rassasier de la sécurité que vous ressentez à ses côtés. 


À la place vous pouvez expérimenter :

  • La gratitude, la réjouissance, l’apaisement de la confiance que vous avez en elle.
  • L’idée est de se détendre dans cet espace sécurisant plutôt que de chercher à s’y oublier.
  • Chercher la joie du moment, plutôt que la sécurité c’est aussi une façon de travailler sur sa dépendance affective.

 

Votre joie ne dépend pas de la quantité de sexe que l’autre vous donne, elle dépend d’abord de vous. Si vous êtes en joie, que la maison est en joie, que l’autre est en joie, alors la joie induit la connexion et le partage.

Dans ce contexte, je n'observe jamais de manque de sexe. En revanche, chaque fois que l'on me parle de "manque de sexe", c'est toujours le marqueur d'un déséquilibre de joie et de connexion dans le couple. De même, une personne dont le partenaire dit toujours "oui" sans joie, est aussi misérable qu'une personne dont le partenaire dit toujours "non".

 

La joie de se sentir connecté à l'autre est un des fondements du couple. Sans connexion, pas de couple. Votre rôle est de clarifier ce que cette connexion crée entre vous et comment l'entretenir de façon saine. 

 

Pour aller plus loin, voici l'explication de cette méconnaissance du câlin

Peut-être un parent qui n'a pas fait de câlin, qui a arrêté de faire des câlins, qui vous a poussé à vous débrouiller seul ou vous endurcir.

Cela arrive plus souvent aux petits garçons, mais beaucoup de petites filles ont eu des mamans "sans câlins". Ou des mamans qui méprisaient leurs pleurs.

Cela se passe souvent à l'adolescence, il n'y a plus de place pour les câlins, une gêne, et paf... Comment se rassurer ? On n'y arrive pas très bien, on se surconnecte d'abord aux amis, mais c'est difficile, on construit des amitiés passionnelles ou excessives, mais dès que l'on rencontre quelqu'un on retrouve cette sensation puissante de connexion dans la sexualité et on cherche à s'y réconforter.

 

Aujourd'hui vous êtes adulte :

• On se rassure avec un câlin.

• On crée un partage avec la sexualité.

 

Si vous avez besoin de vous rassurer, il est nécessaire de prendre conscience que vous ne pouvez pas utiliser l'autre comme un doudou sexuel.

Vous avez le droit de ressentir de la peur, de l'anxiété ou du stress, c'est ok. Dans ce cas votre connexion avec l'autre sera de vous ouvrir sur votre vulnérabilité et de demander un câlin.

Savoir demander un câlin est un pas de géant vers la maturité affective.