Stress et libido, le mauvais ménage

Stress et libido, le mauvais ménage

La raison la plus courante de baisse de désir, de panne de libido, c’est… Le stress. Qu’il soit causé par un problème financier ou par la pression du travail, le foyer ou la famille, la gestion de nos soucis du quotidien a une incidence directe sur notre santé et notre bien-être. 

 

Imaginez que chacune de vos petites contrariétés du quotidien équivaut à porter 1h Le bras levé une petite bouteille d’eau de 50ml. Je vous vois, vous -vous dites, ok ce n’est rien, mais réfléchissez-bien : 5 contrariétés ( ah zut je n’ai pas étendu le linge, mince ma réunion s’éternise comment je vais faire pour les enfants, Ohlala c’est encore moi qui vide le lave-vaisselle, je ne peux plus supporter les incompétences de Martine, ah ! Je n’ai pas fini de rédiger mon devis) c’est 5 heures dans votre journée, Le bras tendu à porter cette fichue bouteille ! Comment voulez-vous avoir du désir après une journée pareille ?!

Les deux principaux effets du stress

Lorsque l’on stresse la machine s’affole. Le système immunitaire se mobilise, le corps s’acidifie,  tout l’équilibre intérieur est bouleversé pour gérer l’agression. Les autres fonctions deviennent secondaires et par la même occasion la sphère de l’intimité du couple se trouve elle aussi fragilisée, déclenchant en général des problèmes relationnels et une forte irritabilité. Lorsque nous sommes stressés pendant une période prolongée, nous pouvons avoir l'impression que l'accélérateur de notre vie est bloqué. Le rythme de vie auquel nous sommes soumis dans notre environnement ne permet pas à notre système nerveux de se reposer et de récupérer. On dit qu’il faut 5h pour évacuer « naturellement » une colère. Et des colères nous passons souvent notre journée à en étouffer sans nous en rendre compte, petites ou grandes elles sont bien là. Et on cumule alors les effets cumulés du stress et de la cocotte minute.

Le moral et l’activité sexuelle sont inévitablement liés.

Lorsque la pédale du stress est montée à fond, il est difficile de pouvoir suffisamment se détendre pour apprécier le contact avec l’autre. Il y a deux grands signes qui doivent vous alerter. 

 

1. L’isolement :

On a souvent envie que l’on « nous fiche la paix », on se verrait bien seul.e, loin, sans parler à personne. Les effets de l’isolement vont être différents pour les hommes et les femmes. Du coté féminin, en souhaitant vous isoler sans pouvoir le faire, vous vous êtes peut-être retrouvée dans une situation difficile où vous avez accepté de faire l’amour "sans vraiment en avoir envie » « sans arriver à dire clairement non ». Quelles conséquences ? Au delà de la rancoeur et de l’impression de ne pas être respectée, sur le plan physique des douleurs peuvent apparaître. Elles sont appelées dyspareunies. La crispation inconsciente des muscles du périnée (qui refusent l’acte « à votre place » ) provoque un resserrement du vagin qui peut rendre la pénétration parfois difficile, douloureuse voire impossible. Chez l’homme ce sera une manifestation différente, le stress peut vous empêcher d'être présent pendant l'acte en occupant votre esprit de scénarios qui n’existent pas. La conséquence  sera une éjaculation prématurée, ou une forme d’impuissance secondaire, souvent causée aussi par la culpabilité.  

2. L’envie de sexe anxiolytique :

On confond souvent le rapport sexuel  qui sert à évacuer le stress et le rapport d’union, d’envie de connexion à l’autre. C’est aussi pour cela que le stress est néfaste. S’il vous pousse à utiliser votre sexualité pour évacuer votre stress, qu’offrez-vous à votre partenaire comme expérience ? Surement quelque chose de bref, d’un peu égoïste, qui laissera un goût un peu amer, un acte un peu égoïste en fait où l’autre ne se sera pas senti.e écouté.e ni respecté.e. 

Donc oui le stress à un effet négatif sur la sexualité même lorsque l’on a l’impression que ça ne nous empêche pas d’avoir des rapports. On en aura, mais de mauvaise qualité. Et avec des conséquences négatives.

Travailler sur son stress affectif et relationnel va donc aider l’individu dans son quotidien mais aussi le couple dans l’ensemble de ses interactions. Dès lors, il est important d’entendre cet appel à l’aide de votre corps et d’y répondre au plus tôt afin de faire revenir le calme et de pouvoir profiter de la vie et de votre couple. Savoir dire non au stress c’est d’abord s’autoriser à dire non, s’autoriser une autre vision des relations humaines, peut-être même une autre organisation de la maison. Mon rôle de sexologue c’est aussi de vous accompagner dans la réorganisation du quotidien, de la répartitions des corvées dans le couple, et bien entendu de vous faire travailler votre assertivité ; la capacité à s’affirmer et défendre ses besoins sans honte ni colère, ni culpabilité. 

 

Laure Adjemian (consultation à Marseille et en visio ) sexologue diplômée de l’Institut de Sexologie Jacques Waynberg, DEA de sexologie humaniste, consultante en statégies de communication, gestion des émotions et assertivité en entreprise.